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Le saxophone classique
 
1ère partie: Adolphe SAX
 
L'invention du saxophone et ses particularités:
Adolphe Sax, un inventeur de génie
La clarinette basse d'Adolphe Sax, un instrument proche du saxophone
La naissance de nouveaux instruments
Les particularités du saxophone
Marcel Mule, le saxophoniste virtuose
Le vibrato
La sourdine pour saxophone
Le bec métal de Marcel Mule
Le choix du bec - L'homogénéité du timbre - La justesse d'intonation
Les nuances
Le double détaché
Les anches
Comment produire des slaps au saxophone
Les sons multiphoniques
Le saxophone "idéal" - Le saxophone du futur !
L'évolution du bec
Les tampons
 
Le saxophoniste et compositeur Rudy Wiedoeft:
Trois compositions avec double détaché au saxophone: Saxophobia; Marilyn; Valse Vanité
 
Le saxophoniste Jean-Marie Londeix:
Une astuce pour préparer vos anches avant un concert
Henri Sauguet: «Oraison» pour 4 saxos et orgue. Présentation de l'oeuvre par Jean-Marie Londeix
Jean-Marie Londeix: Pour une véritable histoire du saxophone (pdf)
 
La saxophoniste Elisa Hall:
Elisa Hall dans les années 1900-1920 a donné une impulsion remarquable à l'élargissement du répertoire du saxophone
Vidéo: Florent Schmitt (une œuvre commandée par Elisa Hall): «Légende» pour saxophone alto et piano
Audio: Claude Debussy (une œuvre commandée par Elisa Hall): «Rapsodie pour saxophone et orchestre» (1911)
 
Le Jazz, source d'inspiration pour les compositeurs:
Christian Lauba: L'influence du jazz sur la musique savante
 
Deux oeuvres clef du répertoire de saxophone:
Alexandre Glazounov: «Concerto pour Saxophone» (1934)
Frank Martin: «Ballade pour saxophone et orchestre» (1938)
Jean-Marie Londeix: Explication de la «Ballade pour saxophone» de Frank Martin (1985)
 
Les notes harmoniques - la 3ème octave du saxophone:
Video: «Rhumba» de Maurice Whitney par Sigurd Rascher
 
Le compositeur Christian Lauba:
Hommage de Jean-Marie Londeix à Christian Lauba
Christian Lauba: «Devil's Rag» pour saxophone et piano

Antoine-Joseph Sax mieux connu sous le nom d'Adolphe Sax (6 novembre 1814 à Dinant, Belgique - 7 février 1894 à Paris) est un facteur d'instrument. Il est surtout connu pour avoir inventé le saxophone.

Son père, Charles Joseph Sax (1er février 1790 – 26 avril 1865), était déjà lui-même un facteur d'instrument qui a apporté différents changements au cor de chasse.

Adolphe Sax a commencé à fabriquer ses propres instruments très jeune, en présentant deux flûtes et une clarinette à un concours à l'âge de 15 ans. Il étudia ensuite ces deux instruments à l'École Royale de chant de Bruxelles. Il devient un maître de la clarinette.

Après avoir quitté l'école, Sax commence à expérimenter de nouveaux types d'instruments, pendant que son père continue à produire des instruments conventionnels afin de subsister.

La clarinette basse d'Adolphe Sax, un instrument proche du saxophone

Les premières inventions importantes d'Adolphe Sax concernent la clarinette. Dès 1835, Sax propose une clarinette à 24 clés, puis dépose un brevet sur une amélioration de la clarinette basse en 1838. Il dépose un autre brevet deux ans plus tard sur l'extension du registre grave et c'est en commençant à réformer la clarinette basse qu'il en est venu à travailler cette nouvelle invention qui sera le saxophone.

Il était un inventeur absolument extraodinaire qui n'a pas inventé que le saxophone. Il était sans arrêt en train de réformer les instruments existants, de chercher à en fabriquer d'autres. Il s'est aussi intéressé à l'acoustique puisqu'il a conçu un projet de salle qui a en fait certainement inflencé Wagner pour la construction de Bayreuth.

En 1842, il déménage à Paris et commence à travailler sur un nouvel ensemble d'instruments qui y seront présentés en 1844. Il y a des bugles à touches et, bien qu'il n'ait pas inventé l'instrument lui-même, ses exemplaires sont tellement supérieurs à ceux de ses rivaux qu'ils commencent à être connus sous le nom de cors de Sax ou saxhorn. Ils sont aujourd'hui couramment utilisés dans les fanfares et les orchestres d'harmonie.

Sa chance a été de rencontrer tout de suite de grands musiciens qui l'ont soutenu.

La famille des saxophones

La naissance du saxophone se situe entre 1838 et 1844 et le brevet sera officiellement déposé le 21 mars 1846. (Brevet français N° 3226). Adolphe Sax a dessiné et exposé une série complète de saxophones. Ces instruments font sa réputation et lui assurent un poste d'enseignant au conservatoire de Paris en 1857.

            • Le saxophone basse (rarement utilisé), en si bémol
            • Le saxophone baryton, en mi bémol
            • Le saxophone ténor en si bémol
            • Le saxophone C-mélody en ut, ténor en do (plus employé)
            • Le saxophone alto, en mi bémol
            • Le saxophone mezzo-soprano, en fa (plus employé)
            • Le saxophone soprano, en si bémol
            • Le saxophone sopranino, en mi bémol

Les saxophones soprano, alto, ténor et baryton forment le quatuor de saxophones. Pour certaines oeuvres il arrive que le soprano soit remplacé par un deuxième saxophone alto.

Les saxophones sont des instruments dits transpositeurs. En effet lorsque le saxophone alto (ou baryton) joue un do, la note réelle est un mi bémol pour le piano. De même lorsque le saxophone ténor (ou soprano) joue un do, la note réelle est un sib.

Adolphe Sax a fabriqué deux séries de saxophones. L'une comprenait des saxophones accordés en do ou en fa et était destinée aux orchestres symphoniques. L'autre comprenait des saxophones accordés en si bémol et en mi bémol (ceux qui sont utilisés de nos jours) et était destinés aux fanfares militaires.

Les musiciens d'orchestre ayant rejeté les saxophones en ut et en fa, ces derniers cessèrent progressivement d'être fabriqués.

Le saxophone possède trois registres: grave, médium et aigu avec un ambitus de deux octaves et d'une quinte. Dans certains morceaux des doigtés spéciaux sont utilisés pour obtenir des sons suraigus (cf.la 3ème tessiture) ou pour jouer des quarts de tons (cf.doigtés utilisés par Jean-Luc Barbier pour jouer des quarts de tons).

Croquis annexé au brevet du saxophone

Adolphe Sax spécifie ses intentions dans son brevet: «On sait que, en général, les instruments à vent sont ou trop durs ou trop mous dans leurs sonorités». Il voulut créer «Un instrument qui par le caractère de sa voix pût se rapprocher des instruments à cordes, mais qui possédât plus de force et d'intensité que ces derniers».

Sax continue par la suite à fabriquer des instruments, en même temps qu'il dirige la nouvelle classe de saxophone au conservatoire de Paris.

4 saxophones signés Adolphe sax

C'est dans le cadre de la musique française que le saxophone va trouver le premier essort. Le saxophone va devenir connu du grand public grâce à certaines interventions dans l'opéra. Par exemple le solo de saxo dans Hamlet d'Ambroise Thomas (professeur de composition de Jules Massenet) une création datant du 9 mars 1868.

Jules Massenet s'est beaucoup préoccupé d'intégrer le saxophone à l'orchestre.

  • "Le Roi de Lahore", son premier opéra (3 saxophones à l'acte 3: sax alto, tenor et contre-basse de sax en sib (créé 1877)
  • "Erodiade" (1881) les 3 saxos comme pour le Roi de Lahore avec en plus la famille des saxhorn
  • "Werther" Dialogue entre Charlotte et le saxophone - L'air des larmes: "Va, laisse couler mes larmes" - acte 3

Adolphe Sax a été sans arrêt en butte à la jalousie des autres facteurs d'instruments. Il a tout le temps été au bord de la ruine et sauvé à chaque fois par l'intervention de personnages hauts placés. On a même tenté de l'assassiner. Il gênait les intérêts des fabricants d'instruments. On a tenté de l'empêcher de percer. Puis lorsque ses inventions ont percé, il a dû faire face à de nombreuses contrefaçons. Durant toute sa vie, il a été en procès.

Il n'y a pas de saxophone qui intervient dans l'oeuvre de Berlioz bien qu'il ait été le premier à s'y intéresser. Jules Massenet et Georges Bizet (mort précocément) s'intéressaient au saxophone. De même qu'Aubert, Alevi, Meyerber

Jean-George Karsner a soutenu les inventions d'Adolphe Sax. Il a compris comment en tirer parti et a commencé à écrire pour le saxophone avant qu'il soit breveté. Il était passionné par toutes les nouvelles sonorités. En 1844, il a écrit plusieurs pièces dont «le dernier Roi de Juda» où apparait pour la première fois le saxophone. Il a écrit également des oeuvres soliste et un sextuor pour saxophone qui semble être la première oeuvre pour ensemble de saxophones; une pièce pour sopranino, soprano, alto, tenor, baryton et un saxo-contrebasse qui fait 2m10 de haut.

 

 

Ophicleide

 

Saxhorn

 

Saxtromba

La naissance de nouveaux instruments

Interview d'Albin Jaquier, musicologue
(RSR - 14 octobre 1979)

Le père d'Adolphe Sax, Charles Sax, a combiné l'ophicleide, un instrument qui était récent, avec le bugle ce qui a donné le saxhorn, un espèce de cor très ovale mais qui est très haut et qui a utilisé en premier par Wagner. Cet instrument a plus de souplesse que le cor et plus de sonorité vers les tubas mais toujours une embouchure de cuivre (timbre doux, articulation précise). Il a ensuite combiné le bugle mais cette fois avec le cor ce qui a donné le saxtromba. Ces deux instruments sont nés avant le saxophone.
 
Note: Les brevets pour le saxotrombas et le saxhorn (Paris - 1845) ont été déposés au nom d'Adolphe Sax. On trouve pourtant dans le dictionnaire des facteurs d'instruments de Belgique des brevets au nom de Charles Sax qui tendent à prouver que l'invention de ces deux nouveaux instrument est le fruit d'un travail d'équipe entre Charles Sax et son fils. D'autre part en 1845 Charles Sax venait de rejoindre son fils à Paris suite à la faillite de son entreprise en Belgique. Dans ces conditions il était sans doute préférable d'inscrire ces deux nouveaux brevets au nom de son fils s'il ne voulait pas que les huissiers de l'époque les saisissent... (Qu'en pensez-vous ?)
 
Voici la liste des brevets déposés à Paris et en Belgique par ses deux inventeurs de génie:
 

Brevets déposés par Charles Sax en Belgique

Brevets déposés par Charles Sax à Paris

Aucune inscription trouvée

 

Brevets déposés par Adolphe Sax en Belgique

Brevets déposés par Adolphe Sax à Paris

Saxhorn - Paris - 1845 - (numéro Brevet non indiqué ?)

Saxotrombas - Paris - 1845 - Brevet n°2306
Saxophone - Paris - 1846 - Brevet n°3226
Basson en métal - Paris - 1851 - Brevet n°11981
6 pistons - Paris - 1852 - Brevet n°14608
Pavillon mobile - Paris - 1859 (numéro du Brevet ?)

Les particularités du saxophone

Le saxophone est un instrument au fond qui tient de beaucoup de choses mais qui reste original en lui-même. C'est à dire que c'est un instrument non plus avec une embouchure d'instrument de cuivre, mais une embouchure avec une anche et qui est un espèce de compromis au départ entre la trompette d'une part, la clarinette et surtout le cor anglais, voire le basson.

Si on écoute bien un saxophone on se rend compte des sonorités qui sont plus perçantes que les sonorités d'une clarinette mais aussi tranchantes qu'un instrument à anche comme le oboe ou comme le basson ou le cor anglais, d'où cette richesse de sonorité. Cette richesse ne tient pas au choix du matériau (métal) mais surtout de l'étude de la colonne d'air; de la forme très précise.

Quel avenir pour le saxophone ?

Après Berlioz, beaucoup de musiciens se sont intéressés aux coloris orchestraux, aux nouvelles sonorités (Chabrier, Debussy)

Le jazz a vu ce qu'il y avait d'expressif dans le saxophone et son côté tranchant que n'a pas pas le moelleux de la clarinette et reste plus difficilement expressif. D'autre part le saxophone venait enrichir les instruments les instruments de cuivre qui eux restent des instruments essentiellement brillants.

A écouter:

  • Charles Koechlin, élève de Fauré un professeur de composition qui laissait une grande liberté à ses élèves.
  • Paul Hindemith, une oeuvre pour deux saxophones alto écrite 3-4 mois avant son départ aux USA fuyant les persécutions des nazis en Allemagne. Une oeuvres restée ignorée pendant de longues années du répertoire des saxophonistes.
  • Gérard Gastinel, directeur du conservatoire de Lyon a écrit une pièce pour saxophone et piano.
  • Quatuor de saxophone de Glazounov. Glazounov est venu vivre en France dans les années 34-35. En Russie Rimsky Korsakov a écrit un traité d'orchestration (recherche de nouvelles couleurs orchestrales)
  • Jacques Ibert a écrit de nombreuses pièces pour instruments à vent comme bien des compositeurs français à son époque.

 

Marcel Mule (1901 -2001)

Marcel MULE (24 juin 1901 - 18 décembre 2001). Son père lui apprit le saxophone à l’âge de 8 ans, le violon à 9 ans et le piano à 11 ans mais il voulait qu’il devienne instituteur. Après avoir été nommé instituteur, il reprend la musique en tant qu’amateur.

A 21 ans, il rencontre François COMBELLE, soliste de la Garde Républicaine, le plus brillant saxophoniste de l’époque. En 1923 il entre à la Garde Républicaine, deux mois plus tard F. COMBELLE se désiste de son poste, Marcel MULE le remplace et devient ainsi soliste de la Garde Républicaine où il restera jusqu’en 1936. A l’époque, le saxophone se joue comme la clarinette, sans vibrato.

Il joue dans de nombreux concerts symphoniques et participe aux créations des «Tableaux d’une exposition» de MOUSSORGSKI- RAVEL, la Création du Monde de D. MILHAUD, les Choros de VILLA-LOBOS.

Comme soliste dès 1925, Marcel MULE donne de nombreux concerts en Europe créant et suscitant un grand nombre d’œuvres. En 1936 il quitte la Garde Républicaine. Il se consacre désormais à la double carrière de concertiste et de pédagogue.

Beaucoup de compositeurs lui ont dédié leurs œuvres: E. BOZZA, R. BOUTRY, P. BONNEAU, M. CONSTANT, R. CORNIOT, J-M. DAMASE, G. DANDELOT, A. DESENCLOS, P-M. DUBOIS.

Sa carrière de soliste est couronnée par une tournée aux Etats-Unis en 1958, avec le Boston Symphony Orchestra, sous la direction de Charles MUNCH. En 1960, au sommet de son art, il décide d’interrompre définitivement ses activités de soliste.

Le vibrato

C’est dans des formations d'orchestres de variété, de music hall et de jazz que Marcel MULE prend conscience de la place du vibrato et l’intègre dans sa façon de jouer. La venue du vibrato amène le succès de l’instrument et de Marcel MULE. Il est reconnu par tous en tant que saxophoniste précurseur dans la création du Boléro de RAVEL. Sa réputation s’accroît alors parmi les musiciens et les compositeurs.

C'est en donnant des concerts et en faisant des transcriptions ainsi que des adaptations pour saxophone à partir des oeuvres de grands compositeurs classiques et romantiques que Marcel Mule a su intéresser d'autres grands compositeurs de l'époque contemporaine à la cause du saxophone. Il s'est intéressé également à l'évolution de cet instrument en adaptant des méthodes et cahiers d'enseignement pour le saxophone.

Audio: Quelques enregistrements audio de Marcel Mule datant de 1958

Vidéo: interview du saxophoniste Marcel Mule

Grâce à la persévérance de Marcel Mule le saxophone est désormais enseigné dans tous les conservatoires par des spécialistes alors que ce rôle était auparavant confié aux bassonistes ou clarinettistes. Les compositeurs majeurs de notre temps n'hésitent plus à écrire pour le saxophone: celui-ci est même aujourd'hui un instrument souvent sollicités par les compositeurs.
La sourdine pour saxophone
 
Sourdine por saxophone - photo: Jean-Luc Barbier
 
«Vous pouvez confectionner vous-même une sourdine en prenant tout simplement
un anneau de rideau que vous entourez d'un tissu quelconque».
 
Marcel Mule donne ses conseils au saxophoniste genevois René Barbier, père de Jean-Luc Barbier
 
Une lettre de Marcel Mule datée du 1 juillet 1951
 
Le modèle de bec qu'utilisait Marcel Mule
 
 
un bec metal Selmer, table C*  -  photo: Jean-Luc Barbier
 
Ci-dessous la lettre de Marcel Mule au saxophoniste genevois René Barbier, père de Jean-Luc Barbier
 
Une lettre de Marcel Mule datée du 28 octobre 1952
 
Interview du saxophoniste Richard Ducros
 
 Richard Ducros (saxophone baryton)
festival de Cordes 2008
photo © Emmanuel Thomas
 
Choix du bec - Homogénéité du timbre
Justesse d'intonation

Les nuances - Le son détimbré

 

Le double détaché - La projection du son

Les anches - Deux sortes de coupe

Le slap
Comment produire des slaps au saxophone avec un extrait de «Jungle», une composition de Christian Lauba pour saxophone solo

Les sons multiphoniques
Explications et quelques exemples joués par le saxophoniste Richard Ducros

Le saxophone "idéal" - Le saxo du futur !
Comment créer un saxophone de la qualité d'un Stradivarius ?

Source des documents audio ci-dessus: RSR - 2005 - Musique en mémoire

Interview de René Hagmann
 
  
René Hagmann
dans son atelier «Servette Musique»
 
L'évolution du bec
 
Fils d'Otto Hagmann (1914-1980)René Hagmann est un fabuleux musicien genevois de jazz New-Orleans. Comme son père c'est un passioné de lutherie cuivre. Il est le meilleur restaurateur et connaisseur du saxophone en Suisse romande ainsi que le créateur de nombreuses améliorations fort appréciées, notamment sur les cuivres et clarinettes. (Le cylindre pour trombone «Free-Flow» inventé par René Hagmann)
 
L'évolution du bec
 
 
 
Les tampons
 
 
 
Source des documents audio: RSR - 2005 - Musique en mémoire
Le saxophoniste et compositeur Rudy Wiedoeft
(Détroit, 1893, † New York, 1940)
 
Rudy Wiedoeft
 
Trois compositions de Rudy Wiedoeft pour saxophone
qui nécessitent l'emploi du double-détaché
«Saxophobia» composition de Rudy Wiedoeft (1920)
Rudy Wiedoeft, saxophone alto
 
«Marilyn» composition de Rudy Wiedoeft (1927)
Rudy Wiedoeft, saxophone alto
 
René Barbier (saxophoniste alto)
Harmonie Nautique (1983)
 
«Valse Vanité» composition de Rudy Wiedoeft
 
René Barbier, saxophone alto
Ensemble Clarisax
1 décembre 1984
 
  
 
 
«Valse Vanité» composition de Rudy Wiedoeft
 
Richard Ducros, saxophone alto
Christian Lauba, piano
Hotel Palacio, Estoril, Portugal
 
  
 
 Jean-Marie Londeix
(Né en 1932)
 
Jean-Marie Londeix
(saxo alto)
 

En 1946, Jean-Marie Londeix commença a suivi des cours à Paris avec Marcel Mule. Il l’avait entendu en concert, à Bordeaux, et avait été immédiatement captivé par son jeu. «Dès 1942, Mule m’a réellement servi de modèle. Plus de vingt après, j’ai continué à soliciter son avis, recherchant sa totale et pleine satisfaction. (...) Mule a été pour moi en quelque sorte une personne sacrée. Une sorte de dieu du saxophone»

À sa sortie du Conservatoire de Paris, en 1953, Londeix fut nommé professeur de saxophone et de solfège au Conservatoire National de Dijon. En octobre 1971, Jean-Marie Londeix quitte le Conservatoire de Dijon, et accepte le poste de professeur de saxophone au Conservatoire National de Bordeaux.

Pour marquer la fin de sa carrière d’interprète, Jean-Marie Londeix donne un concert d’adieu en avril 1996, avec la participation de l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, sous la direction de Patrice Guillon. Il joue quatre concertos de mémoire: Légende, Op. 66, de Florent Schmitt, Rapsodie de Debussy, Concerto de Glazounov, et Concertino da Camera d’Ibert.

Henri Sauguet: «Oraison»

Jean-Marie Londeix présente la pièce «Oraison» qu'il a commandée au compositeur Henri Sauguet pour 4 saxos et orgues. Au début de cette interview il présente la pièce «Légende» de Florent Schmitt (voir la vidéo ci-dessous).
 
 
 
Une astuce de Jean-Marie Londeix pour préparer ses anches avant un concert
 
 
Source des documents audio: RSR - 2005 - Musique en mémoire
 

La saxophoniste Elisa Hall
(Paris, 1853, † Boston, 1924),
 
 
 
De nombreuses œuvres ont été écrites pour Elisa
 
Elisa Hall (1853-1924), présidente directrice de l'Orchestral Club de Boston, est un personnage étonnant à tous égards. Elle fut au coeur de la vie musicale de sa ville et permit àdes musiciens amateurs de pouvoir constituer un véritable orchestre dont la programmation fut de tout premier ordre. Dans les programmes de ses concerts on trouve les noms de Berlioz, Bizet, Chausson, Chabrier, Dukas, Faure, Franck, Massenet, Widor, etc.

De 1900 a 1920, pas moins de 22 oeuvres seront écrites à sa demande par différents compositeurs dont, entre autres, Vincent d'Indy, Florent Schmitt et la célèbre «rapsodie pour saxophone« de Claude Debussy. Pratiquant cet instrument sur les conseils de son médecin elle interprétera elle-même ces créations.

Par ses commandes, cette femme déterminée réussit non seulement à promouvoir la musique française aux Etats-Unis, mais aussi à donner une impulsion remarquable a l'élargissement du répertoire du saxophone, instrument encore marginal à son époque.

Vidéo: Florent Schmitt: «Légende pour saxophone alto et piano»
Une oeuvre écrite pour Elisa Hall
 
Alexandre Doisy, saxophone alto
Yoshiko Moriai, piano
 
 
Claude Debussy
 
«Rapsodie pour saxophone» (1911)
Une oeuvre écrite pour Elisa Hall
 
Jean-Marie Londeix, saxophone alto
Orchestre National de l'ORTF dirigé par Jean Martinon
EMI, recorded 1973-74
 

 

Partition gratuite

 

Deux oeuvres clef du répertoire de saxophone

 
 
Alexandre Glazounov (1865-1936)
«Concerto pour saxophone» (1934)
 
 
1ère version avec Andreas van Zoelen, saxophone alto
et le Magogo Kamerorkest, dirigé par Arjan Tien
 
 
2ème version avec Detlef Bensmann, saxophone alto
RIAS Sinfoniettta, dirigé par David Schallon (1988)
 
 
Partition gratuite
Cette pièce se joue sans aucune pause entre les différents mouvements.
Selon une lettre écrite à Maximilien Steinberg, Glazounov voulait créer une une rupture de structure.
 
          Exposition: Allegro Moderato, en 4/4, se terminant en sol mineur
          Développement (court)
          Transition: Andante (do majeur), en 3/4, menant à une petite cadence
          Conclusion: Fugato (ut mineur), en 12/8
          Les formes ci-dessus se reproduisent et aboutissent à la coda en mi bémol majeur
 
Lettres de Glazounov: "Les années Saxophone" .pdf (1,26 Mo)
 
Frank Martin

La «Ballade pour saxophone» de Frank Martin expliquée par Jean-Marie Londeix

"Cette oeuvre a été écrite pour le saxophoniste américain Sigurd Rascher, un musicien allemand qui s'est réfugié aux USA pour fuir le nazisme. C'est une oeuvre peu jouée dans les concerts et qiui est rarement enseignée dans les conservatoires, notamment au conservatoire de Paris. Peut-être précisément parce que cette oeuvre est déjà idiomatique d'un certain saxophone. Ce n'est pas le saxophone de (Christian) Lauba, ce n'est pas le saxophone de jazz, ce n'est pas le saxophone néo-classique de Jacques Ibert. C'est un saxophone lyrique, mais surtout discutant.

La ballade de Frank Martin débute par une première partie élégiaque d'une profondeur et d'une tension extraordinaire et va jusqu'aux notes les plus aigues, les suraigus du saxophone - l'oeuvre est difficile pour cela - mais cette tension du chant est vraiment typique du saxophone et est connue depuis le 19ème siècle, en tout cas en musique savante.

Dans cette oeuvre le saxophone se fait prédicateur. Je pense toujours au père du compositeur, calviniste, qui lançait des sermons pour convaincre, pour dire sa foi, pour donner un ordre des choses. Je trouve cette oeuvre extraordinaire et épouvantablement difficile à jouer. Elle atteint des hauteurs inhabituelles de l'instrument mais le saxophone parle, dit quelque chose. Cette tension du chant est une expression typique du saxophone dans le sens du discours.

Je le répète: l'instument parle, l''instrument dit quelque chose. Il chante mais il dit quelque chose et ça je trouve que c'est rare dans le répertoire du saxophone qui est en général léger, de musique de variété, de la chanson, alors que là on est vraiment au gras de la musique.

Marcel Mule versus Sigurd Rascher

Note: Marcel Mule a été le professeur de Jean-Marie Londeix

Parce que Sigurd Rascher s'était fait le champion des notes harmoniques (les suraiguës) son rival français, Marcel Mule, avait de ce fait opté pour la tessiture normale du saxophone. "Marcel Mule nous tapait sur le bout des doigts" - si je puis le dire - quand il entendait dépasser cette tessiture en nous disant: "C'est assez difficile comme ça. C'est déjà ça. La tessiture normale du saxophone de deux octaves et demi du saxophone c'est déjà pas mal. On verra après !"

En fait il n'y a jamais eu d'après. Marcel Mule s'est toujours opposé d'ajouter une octave au saxophone; pourtant elle a été ajoutée...

Au violon cela s'est passé la même chose. D'ailleurs je fais souvent un parallèle entre l'histoire du saxophone et l'histoire du violon.

L'histoire du saxophone ressemble à celle du violon

L'histoire du saxophone, en raccourci, est à peu près celle du violon.On voit que les violoneux sont aussi décriés, critiqués - au 15ème ainsi qu'au début du 16ème siècle - que les saxophones à la fin du 19ème.

C'est péjoratif de jouer du saxophone en matière de musique classique et académique et l'instrument ne s'introduit que très tardivement dans la musique savante, la musique aristocratique. Aussi bien le violon au 16ème siècle que le saxophone au milieu du XXème, et grâce notamment à des auteurs comme Jacques Ibert qui cherchent à tout prix à rendre classique un instrument qui par nature ne l'est guère. Et puis par des compositeurs comme Frank Martin qui justement exploite le caractère intrinsèque de l'instrument pour exprimer une musique qui peut guère l'être par un autre instrument. Qui peut parler avec autant de conviction que le saxophone dans la ballade de Frank Martin surtout dans son dernier tiers. C'est tout à fait remarquable.

Jean-Marie Londeix. Interview de la RSR 2005 - Musique en mémoire

Frank Martin (1890-1974)
«Ballade pour saxophone et orchestre»

 

Partition gratuite

1ère version:
Martin Robertson, saxo alto
Le London Philharmonic dirigé par Matthias Bamert

Frank Martin (1890-1974)
«Ballade pour saxophone et orchestre»

 

Partition gratuite

2ème version:
Steven Jordaim, saxophone alto
Orchestre de l'OSR,
Genève salle Ansermet, 5 septembre 1983

Les notes harmoniques - la 3ème octave du saxophone

Sigurd Rascher (1907–2001)

Video: «Rhumba» de Maurice Whitney par Sigurd Rascher au saxophone alto

Sigurd Manfred Rascher est un pionnier du saxophone. En jouant les harmoniques du saxophone cela lui permet d'obtenir trois octaves alors le saxophone en a normalement que deux et demi. Cette exploration des suraigus ne plaisait pas en France à Marcel Mule - autre pionner (rival ?) du saxophone !

L'influence du jazz sur la musique savante

Le jazz est né dans des conditions épouvantables et c'est la plus grande invention du XXème siècle. Le jazz est une musique orale extrêmement sophistiquée, car il faut trouver très vite des solutions expressives, des solutions religieuses, des solutions sociales pour pouvoir trouver une nouvelle cohésion. Cette sophistication fulgurante est un modèle.

Les compositeurs de tradition savante ne font qu'amplifier ce que les gens de traditions orales ont trouvés.

Le jazz repose sur des conventions. On peut toujours ressourcer, renouveler une convention. Les lois et les règles sont un peu plus figées.Les points communs, les paramètres communs entre la musiques populaires et la musiques savantes sont: justesse de l'intonation, justesse de la pulsation (pulsation régulière), vérité rythmique (identifier très vite quelles sont les sources populaires ou savantes). Le compositeur ne doit pas faire qu'imiter quelque chose de déjà sophistiqué.

Interview de Christian Lauba

Le Jazz est une source d'inspiration pour les compositeurs

RSR - 2005 - Musique en mémoire

Le compositeur Christian Lauba
 
Christian Lauba, compositeur
Christian Lauba est un compositeur qui a été découvert au conservatoire de Bordeaux par le saxophoniste Jean-Marie Londeix et qui a contribué au développement du saxophone contemporain.
Interview de Jean-Marie Londeix
RSR - 2005 - Musique en mémoire

Christian Lauba (né en 1952)
«Devil's Rag»
pour saxophone et piano
présentation de la pièce par le compositeur

Extraits de «Devil's Rag»
Arnaud Bornkamp, saxophone alto
Note: Après la bande annonce qui coupe cet extrait
on peut entendre le final de cette oeuvre

Source des trois documents audio ci-dessus: RSR - 2005 - Musique en mémoire

Mieux connaître le saxophone

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