Antoine-Joseph
Sax mieux connu sous le nom d'Adolphe Sax (6 novembre
1814 à Dinant, Belgique - 7 février
1894 à Paris) est un facteur d'instrument.
Il est surtout connu pour avoir inventé
le saxophone.
Son
père, Charles Joseph Sax (1er février
1790 – 26 avril 1865), était déjà
lui-même un facteur d'instrument qui a apporté
différents changements au cor de chasse.
Adolphe
Sax a commencé à fabriquer ses propres
instruments très jeune, en présentant
deux flûtes et une clarinette à un
concours à l'âge de 15 ans. Il étudia
ensuite ces deux instruments à l'École
Royale de chant de Bruxelles. Il devient un maître
de la clarinette.
Après
avoir quitté l'école, Sax commence
à expérimenter de nouveaux types d'instruments,
pendant que son père continue à produire
des instruments conventionnels afin de subsister.
La
clarinette basse d'Adolphe Sax, un instrument proche
du saxophone
Les
premières inventions importantes d'Adolphe
Sax concernent la clarinette. Dès 1835, Sax
propose une clarinette à 24 clés,
puis dépose un brevet sur une amélioration
de la clarinette basse en 1838. Il dépose
un autre brevet deux ans plus tard sur l'extension
du registre grave et c'est en commençant
à réformer la clarinette basse qu'il
en est venu à travailler cette nouvelle invention
qui sera le saxophone.
Il
était un inventeur absolument extraodinaire
qui n'a pas inventé que le saxophone. Il
était sans arrêt en train de réformer
les instruments existants, de chercher à
en fabriquer d'autres. Il s'est aussi intéressé
à l'acoustique puisqu'il a conçu un
projet de salle qui a en fait certainement inflencé
Wagner pour la construction de Bayreuth.
En
1842, il déménage à Paris et
commence à travailler sur un nouvel ensemble
d'instruments qui y seront présentés
en 1844. Il y a des bugles à touches et,
bien qu'il n'ait pas inventé l'instrument
lui-même, ses exemplaires sont tellement supérieurs
à ceux de ses rivaux qu'ils commencent à
être connus sous le nom de cors de Sax ou
saxhorn. Ils sont aujourd'hui couramment utilisés
dans les fanfares et les orchestres d'harmonie.
Sa
chance a été de rencontrer tout de
suite de grands musiciens qui l'ont soutenu.
La
famille des saxophones
La
naissance du saxophone se situe entre 1838 et 1844
et le brevet sera officiellement déposé
le 21 mars 1846. (Brevet français N°
3226). Adolphe
Sax a dessiné et exposé une série
complète de saxophones. Ces instruments font sa réputation
et lui assurent un poste d'enseignant au conservatoire
de Paris en 1857.
Le
saxophone basse (rarement utilisé), en si bémol
Le
saxophone baryton, en mi bémol
Le
saxophone ténor en si bémol
Le
saxophone C-mélody en ut, ténor
en do (plus employé)
Le
saxophone alto, en mi bémol
Le
saxophone mezzo-soprano, en fa (plus employé)
Le
saxophone soprano, en si bémol
Le
saxophone sopranino, en mi bémol
Les
saxophones soprano, alto, ténor et baryton forment
le quatuor de saxophones.
Pour certaines oeuvres il arrive que le soprano
soit remplacé par un deuxième saxophone
alto.
Les
saxophones sont des
instruments dits transpositeurs. En effet lorsque
le saxophone alto (ou
baryton) joue un
do, la note réelle est un mi bémol
pour le piano. De même lorsque le saxophone ténor (ou
soprano) joue un do, la note réelle est un
sib.
Adolphe
Sax a fabriqué
deux séries de saxophones. L'une comprenait des saxophones accordés
en do ou en fa et était destinée
aux orchestres symphoniques. L'autre comprenait des saxophones accordés en si bémol
et en mi bémol (ceux qui sont utilisés de nos
jours) et était destinés aux fanfares
militaires.
Les musiciens d'orchestre ayant rejeté
les saxophones en ut et en fa, ces derniers cessèrent
progressivement d'être fabriqués.
Adolphe Sax spécifie ses
intentions dans son brevet: «On sait que,
en général, les instruments à
vent sont ou trop durs ou trop mous dans leurs sonorités».
Il voulut créer «Un instrument qui
par le caractère de sa voix pût se
rapprocher des instruments à cordes, mais
qui possédât plus de force et d'intensité
que ces derniers».
Sax
continue par la suite à fabriquer des instruments,
en même temps qu'il dirige la nouvelle classe
de saxophone au conservatoire de Paris.
4
saxophones signés Adolphe sax
C'est
dans le cadre de la musique française que
le saxophone va trouver le premier essort. Le
saxophone va devenir connu du grand public grâce
à certaines interventions dans l'opéra.
Par exemple le solo de saxo dans Hamlet d'Ambroise
Thomas (professeur de composition de Jules Massenet)
une création datant du 9 mars 1868.
Jules
Massenet s'est beaucoup préoccupé
d'intégrer le saxophone à l'orchestre.
"Le
Roi de Lahore", son premier opéra
(3 saxophones à l'acte 3: sax alto, tenor
et contre-basse de sax en sib (créé
1877)
"Erodiade"
(1881) les 3 saxos comme pour le Roi de Lahore
avec en plus la famille des saxhorn
"Werther"
Dialogue entre Charlotte et le saxophone - L'air
des larmes: "Va, laisse couler mes larmes"
- acte 3
Adolphe
Sax a été sans arrêt en butte
à la jalousie des autres facteurs d'instruments.
Il a tout le temps été au bord de
la ruine et sauvé à chaque fois par
l'intervention de personnages hauts placés.
On a même tenté de l'assassiner. Il
gênait les intérêts des fabricants
d'instruments. On a tenté de l'empêcher
de percer. Puis lorsque ses inventions ont percé,
il a dû faire face à de nombreuses
contrefaçons. Durant toute sa vie, il a été
en procès.
Il
n'y a pas de saxophone qui intervient dans l'oeuvre
de Berlioz bien qu'il ait été le premier
à s'y intéresser. Jules
Massenet et Georges Bizet (mort précocément)
s'intéressaient au saxophone. De même
qu'Aubert, Alevi, Meyerber
Jean-George
Karsner a soutenu les inventions d'Adolphe Sax.
Il a compris comment en tirer parti et a commencé
à écrire pour le saxophone avant qu'il
soit breveté. Il était passionné
par toutes les nouvelles sonorités. En 1844,
il a écrit plusieurs pièces dont «le
dernier Roi de Juda» où apparait pour
la première fois le saxophone. Il a écrit
également des oeuvres soliste et un sextuor
pour saxophone qui semble être la première
oeuvre pour ensemble de saxophones; une pièce
pour sopranino, soprano, alto, tenor, baryton et
un saxo-contrebasse qui fait 2m10 de haut.
Ophicleide
Saxhorn
Saxtromba
La
naissance de nouveaux instruments
Interview
d'Albin Jaquier, musicologue
(RSR
- 14 octobre 1979)
Le
père d'Adolphe Sax, Charles Sax, a combiné l'ophicleide,
un instrument qui était récent, avec
le bugle ce qui a donné le saxhorn,
un espèce de cor très ovale mais qui
est très haut et qui a utilisé en
premier par Wagner. Cet instrument a plus de souplesse
que le cor et plus de sonorité vers les tubas
mais toujours une embouchure de cuivre (timbre doux,
articulation précise). Il a ensuite
combiné le bugle mais cette fois
avec le cor ce qui a donné le saxtromba. Ces
deux instruments sont nés avant le saxophone.
Note:
Les
brevets pour le saxotrombas et le
saxhorn (Paris - 1845) ont
été déposés
au nom d'Adolphe Sax. On trouve
pourtant dans le dictionnaire des facteurs d'instruments
de Belgique des brevets au nom de Charles
Sax
qui tendent à prouver que l'invention de
ces deux
nouveaux instrument est le fruit
d'un travail d'équipe entre Charles
Sax
et son fils. D'autre part en 1845 Charles
Sax venait de rejoindre son fils à
Paris suite à la faillite de son
entreprise en Belgique. Dans
ces conditions il était sans doute
préférable
d'inscrire
ces deux nouveaux brevets au nom de son fils s'il ne voulait
pas que les huissiers de l'époque
les saisissent... (Qu'en pensez-vous ?)
Voici la
liste des
brevets déposés à Paris
et en Belgique par ses deux inventeurs de génie:
Brevets
déposés
par Charles
Sax en Belgique
Brevets
déposés
par Charles
Sax
à
Paris
Aucune inscription
trouvée
Brevets
déposés
par Adolphe Sax en Belgique
Brevets
déposés
par Adolphe
Sax à
Paris
Saxhorn - Paris -
1845 - (numéro Brevet non indiqué ?)
Saxotrombas - Paris - 1845 - Brevet
n°2306
Saxophone - Paris - 1846 - Brevet
n°3226
Basson en métal - Paris - 1851 -
Brevet n°11981
6 pistons - Paris - 1852 - Brevet
n°14608
Pavillon mobile - Paris -
1859 (numéro du Brevet ?)
Les
particularités du saxophone
Le
saxophone est un instrument au fond qui tient de
beaucoup de choses mais qui reste original en lui-même.
C'est à dire que c'est un instrument non
plus avec une embouchure d'instrument de cuivre,
mais une embouchure avec une anche et qui est un
espèce de compromis au départ entre
la trompette d'une part, la clarinette et
surtout le cor anglais, voire le basson.
Si
on écoute bien un saxophone on se rend compte
des sonorités qui sont plus perçantes
que les sonorités d'une clarinette mais aussi
tranchantes qu'un instrument à anche comme
le oboe ou comme le basson ou le cor anglais, d'où
cette richesse de sonorité. Cette richesse
ne tient pas au choix du matériau (métal)
mais surtout de l'étude de la colonne d'air;
de la forme très précise.
Quel
avenir pour le saxophone ?
Après
Berlioz, beaucoup de musiciens se sont intéressés
aux coloris orchestraux, aux nouvelles sonorités
(Chabrier, Debussy)
Le
jazz a vu ce qu'il y avait d'expressif dans le saxophone
et son côté tranchant que n'a pas pas
le moelleux de la clarinette et reste plus difficilement
expressif. D'autre part le saxophone venait enrichir
les instruments les instruments de cuivre qui eux
restent des instruments essentiellement brillants.
A
écouter:
Charles
Koechlin, élève de Fauré
un professeur de composition qui laissait une
grande liberté à ses élèves.
Paul
Hindemith, une oeuvre pour deux saxophones alto
écrite 3-4 mois avant son départ
aux USA fuyant les persécutions des
nazis en Allemagne. Une oeuvres restée
ignorée pendant de longues années
du répertoire des saxophonistes.
Gérard
Gastinel, directeur du conservatoire de Lyon
a écrit une pièce pour saxophone et piano.
Quatuor
de saxophone de Glazounov. Glazounov est venu
vivre en France dans les années 34-35.
En Russie Rimsky Korsakov a écrit
un traité d'orchestration (recherche
de nouvelles couleurs orchestrales)
Jacques
Ibert a écrit de nombreuses pièces pour instruments
à vent comme bien des compositeurs français
à son époque.
Marcel
Mule (1901
-2001)
Marcel
MULE (24 juin 1901 - 18 décembre 2001). Son
père lui apprit le saxophone à l’âge
de 8 ans, le violon à 9 ans et le piano à
11 ans mais il voulait qu’il devienne instituteur.
Après avoir été nommé
instituteur, il reprend la musique en tant qu’amateur.
A
21 ans, il rencontre François COMBELLE, soliste
de la Garde Républicaine, le plus brillant
saxophoniste de l’époque. En 1923 il entre
à la Garde Républicaine, deux mois
plus tard F. COMBELLE se désiste de son poste,
Marcel MULE le remplace et devient ainsi soliste
de la Garde Républicaine où il restera
jusqu’en 1936. A l’époque, le saxophone se
joue comme la clarinette, sans vibrato.
Il
joue dans de nombreux concerts symphoniques et participe
aux créations des «Tableaux d’une exposition»
de MOUSSORGSKI- RAVEL, la Création du Monde
de D. MILHAUD, les Choros de VILLA-LOBOS.
Comme
soliste dès 1925, Marcel MULE donne de nombreux
concerts en Europe créant et suscitant
un grand nombre d’œuvres. En 1936 il quitte
la Garde Républicaine. Il se consacre désormais
à la double carrière de concertiste
et de pédagogue.
Beaucoup
de compositeurs lui ont dédié leurs
œuvres: E. BOZZA, R. BOUTRY, P. BONNEAU, M. CONSTANT,
R. CORNIOT, J-M. DAMASE, G. DANDELOT, A. DESENCLOS,
P-M. DUBOIS.
Sa
carrière de soliste est couronnée
par une tournée aux Etats-Unis en 1958, avec
le Boston Symphony Orchestra, sous la direction
de Charles MUNCH. En 1960, au sommet de son art,
il décide d’interrompre définitivement
ses activités de soliste.
Le
vibrato
C’est
dans des formations d'orchestres de variété,
de music hall et de jazz que Marcel MULE prend conscience
de la place du vibrato et l’intègre dans
sa façon de jouer. La venue du vibrato amène
le succès de l’instrument et de Marcel MULE.
Il est reconnu par tous en tant que saxophoniste
précurseur dans la création du Boléro
de RAVEL. Sa réputation s’accroît alors
parmi les musiciens et les compositeurs.
C'est
en donnant des concerts et en faisant des
transcriptions ainsi que des adaptations
pour saxophone à partir des oeuvres
de grands compositeurs classiques et romantiques
que Marcel Mule a su intéresser d'autres grands
compositeurs de l'époque contemporaine
à la cause du saxophone. Il s'est
intéressé également
à l'évolution de cet instrument
en adaptant des méthodes et cahiers
d'enseignement pour le saxophone.
Grâce
à la persévérance de Marcel
Mule le saxophone est désormais enseigné
dans tous les conservatoires par des spécialistes
alors que ce rôle était auparavant
confié aux bassonistes ou clarinettistes.
Les
compositeurs majeurs de notre temps n'hésitent
plus à écrire pour le saxophone: celui-ci
est même aujourd'hui un instrument souvent
sollicités par les compositeurs.
La
sourdine pour saxophone
Sourdine
por saxophone - photo: Jean-Luc Barbier
«Vous
pouvez confectionner vous-même une
sourdine en prenant tout simplement
un
anneau
de rideau que vous entourez d'un tissu quelconque».
Marcel Mule donne
ses conseils au saxophoniste genevois René Barbier,
père de Jean-Luc Barbier
Une
lettre
de Marcel Mule datée du 1 juillet 1951
Le
modèle de bec qu'utilisait Marcel Mule
un bec metal Selmer, table C*
- photo: Jean-Luc Barbier
Ci-dessous
la lettre de Marcel Mule au saxophoniste genevois René Barbier,
père de Jean-Luc Barbier
Une
lettre de Marcel Mule
datée du 28 octobre 1952
Comment
produire des slaps au saxophone avec
un extrait de «Jungle», une
composition de Christian
Lauba pour saxophone solo
Les
sons multiphoniques
Explications
et
quelques
exemples
joués
par
le
saxophoniste
Richard
Ducros
Le
saxophone "idéal"
- Le saxo
du futur !
Comment
créer un saxophone de la qualité
d'un Stradivarius ?
Source
des documents audio ci-dessus:
RSR - 2005 - Musique en mémoire
Interview
de René Hagmann
René Hagmann
dans son
atelier
«Servette
Musique»
L'évolution
du bec
Fils d'Otto
Hagmann (1914-1980), René Hagmannest
un fabuleux musicien genevois de jazz New-Orleans.
Comme son père c'est un passioné
de lutherie
cuivre.
Il est
le meilleur restaurateur et
connaisseur du saxophone en Suisse
romande ainsi que le créateur de
nombreuses améliorations fort
appréciées, notamment sur
les cuivres et clarinettes. (Le
cylindre pour trombone «Free-Flow»
inventé par René Hagmann)
L'évolution
du bec
Les
tampons
Source
des documents audio:
RSR - 2005 - Musique en mémoire
Le
saxophoniste et compositeur Rudy Wiedoeft
(Détroit, 1893, † New York, 1940)
Rudy
Wiedoeft
Trois compositions de Rudy Wiedoeft pour saxophone
qui nécessitent l'emploi du double-détaché
«Saxophobia»
composition de Rudy Wiedoeft
(1920)
Rudy
Wiedoeft,
saxophone
alto
«Marilyn» composition
de
Rudy
Wiedoeft
(1927)
Rudy Wiedoeft, saxophone alto
René
Barbier
(saxophoniste
alto)
Harmonie
Nautique
(1983)
«Valse Vanité»composition
de
Rudy
Wiedoeft
René Barbier,
saxophone alto
Ensemble Clarisax
1 décembre 1984
«Valse Vanité»composition
de
Rudy
Wiedoeft
Richard Ducros,
saxophone
alto
Christian Lauba,
piano
Hotel Palacio,
Estoril,
Portugal
Jean-Marie Londeix
(Né
en 1932)
Jean-Marie
Londeix
(saxo
alto)
En
1946, Jean-Marie Londeix commença a suivi
des
cours à Paris avec Marcel Mule. Il l’avait
entendu en concert, à Bordeaux, et avait
été immédiatement captivé
par son jeu. «Dès 1942, Mule m’a
réellement servi de modèle. Plus de
vingt après, j’ai continué à
soliciter son avis, recherchant sa totale et pleine
satisfaction. (...) Mule a été
pour moi en quelque sorte une personne sacrée.
Une sorte de dieu du saxophone»
À
sa sortie du Conservatoire
de Paris, en 1953, Londeix
fut nommé professeur
de saxophone et de solfège
au Conservatoire National
de Dijon. En octobre
1971, Jean-Marie Londeix
quitte le Conservatoire
de Dijon, et accepte
le poste de professeur
de saxophone au Conservatoire
National de Bordeaux.
Pour
marquer la fin de sa
carrière d’interprète,
Jean-Marie Londeix donne
un concert d’adieu en
avril 1996, avec la
participation de l’Orchestre
National de Bordeaux
Aquitaine, sous la direction
de Patrice Guillon.
Il joue quatre concertos
de mémoire: Légende,
Op. 66, de Florent Schmitt,
Rapsodie de Debussy,
Concerto de Glazounov,
et Concertino da Camera
d’Ibert.
Henri
Sauguet: «Oraison»
Jean-Marie
Londeix présente
la pièce
«Oraison»qu'il a
commandée au compositeur
Henri Sauguet pour 4 saxos
et orgues. Au
début de
cette interview il présente la pièce «Légende»
de Florent
Schmitt (voir
la vidéo
ci-dessous).
Une
astuce de Jean-Marie Londeix pour préparer
ses anches avant un concert
Source des
documents audio: RSR - 2005 - Musique en mémoire
La
saxophoniste
Elisa Hall
(Paris,
1853, † Boston,
1924),
De
nombreuses œuvres ont
été
écrites pour Elisa
Elisa
Hall (1853-1924), présidente
directrice de l'Orchestral
Club de Boston, est un
personnage étonnant
à tous égards.
Elle fut au coeur de
la vie musicale de sa
ville et permit àdes
musiciens amateurs de
pouvoir constituer un
véritable orchestre
dont la programmation
fut de tout premier
ordre. Dans les programmes
de ses concerts on trouve
les noms de Berlioz,
Bizet, Chausson, Chabrier,
Dukas, Faure, Franck,
Massenet, Widor, etc.
De
1900 a 1920, pas moins
de 22 oeuvres seront
écrites à
sa demande par différents
compositeurs dont, entre
autres, Vincent d'Indy,
Florent Schmitt et la
célèbre
«rapsodie pour
saxophone« de
Claude Debussy. Pratiquant
cet instrument sur les
conseils de son médecin
elle interprétera
elle-même ces
créations.
Par
ses commandes, cette
femme déterminée
réussit non seulement
à promouvoir
la musique française
aux Etats-Unis,
mais aussi à
donner une impulsion
remarquable a l'élargissement
du répertoire
du saxophone, instrument
encore marginal à
son époque.
Vidéo:
Florent Schmitt:
«Légende
pour saxophone
alto et piano»
Une
oeuvre écrite
pour Elisa Hall
Alexandre Doisy,
saxophone alto
Yoshiko Moriai,
piano
Claude
Debussy
«Rapsodie
pour saxophone»
(1911)
Une
oeuvre écrite
pour Elisa Hall
Jean-Marie
Londeix, saxophone
alto
Orchestre
National de
l'ORTF dirigé
par Jean
Martinon
EMI,
recorded 1973-74
Partition gratuite
Deux
oeuvres clef du répertoire
de saxophone
Alexandre
Glazounov (1865-1936)
«Concerto
pour saxophone»
(1934)
1ère
version avec Andreas van Zoelen, saxophone alto
et le Magogo Kamerorkest, dirigé
par Arjan Tien
2ème
version avec Detlef Bensmann, saxophone
alto
RIAS Sinfoniettta,
dirigé
par David Schallon
(1988)
Partition
gratuite
Cette
pièce
se joue sans
aucune pause
entre les différents
mouvements.
Selon
une lettre écrite
à Maximilien
Steinberg, Glazounov
voulait créer
une une rupture
de structure.
Exposition:
Allegro Moderato,
en 4/4, se terminant
en sol mineur
Développement
(court)
Transition:
Andante (do
majeur), en
3/4, menant
à une
petite cadence
Conclusion:
Fugato (ut mineur),
en 12/8
Les
formes ci-dessus
se reproduisent
et aboutissent
à la
coda en mi bémol
majeur
La
«Ballade
pour saxophone» de Frank
Martin expliquée par
Jean-Marie Londeix
"Cette oeuvre a été écrite pour le saxophoniste américain Sigurd
Rascher, un musicien allemand qui s'est réfugié
aux USA pour fuir le nazisme. C'est une oeuvre peu jouée
dans les concerts et qiui
est rarement enseignée
dans les conservatoires,
notamment au conservatoire
de Paris. Peut-être
précisément
parce que cette oeuvre
est déjà
idiomatique d'un certain
saxophone. Ce n'est
pas le saxophone de
(Christian) Lauba, ce
n'est pas le saxophone
de jazz, ce n'est pas
le saxophone néo-classique
de Jacques Ibert. C'est
un saxophone lyrique,
mais surtout discutant.
La ballade de
Frank Martin débute par
une première
partie élégiaque
d'une profondeur et
d'une tension extraordinaire
et
va jusqu'aux notes
les plus aigues, les
suraigus du saxophone
- l'oeuvre est difficile
pour cela - mais cette
tension du chant est
vraiment typique du
saxophone et est connue
depuis le 19ème
siècle, en tout
cas en musique savante.
Dans cette
oeuvre le saxophone
se fait prédicateur.
Je pense toujours au père
du compositeur, calviniste,
qui lançait des
sermons pour convaincre,
pour dire sa foi, pour
donner un ordre des
choses. Je
trouve cette oeuvre
extraordinaire et épouvantablement
difficile à jouer.
Elle atteint des hauteurs
inhabituelles de l'instrument
mais le saxophone parle,
dit quelque chose. Cette
tension du chant est
une expression typique
du saxophone dans le
sens du discours.
Je
le répète:
l'instument parle, l''instrument
dit quelque chose. Il
chante mais il dit quelque
chose et ça
je trouve que c'est
rare dans le répertoire
du saxophone qui est
en général
léger, de musique
de variété,
de la chanson, alors
que là on est
vraiment au gras de
la musique.
Marcel Mule versus Sigurd Rascher
Note:
Marcel Mule a été
le professeur de Jean-Marie
Londeix
Parce
que Sigurd Rascher s'était
fait le champion des
notes harmoniques (les
suraiguës)
son rival français,
Marcel Mule, avait de
ce fait opté
pour la tessiture normale
du saxophone. "Marcel
Mule nous
tapait sur le bout des
doigts" - si je puis le
dire - quand il entendait
dépasser cette
tessiture en nous disant:
"C'est assez difficile
comme ça.
C'est déjà
ça. La
tessiture normale du
saxophone de deux octaves
et demi du saxophone
c'est déjà
pas mal. On verra après
!"
En fait il n'y
a jamais eu d'après.
Marcel Mule s'est toujours
opposé d'ajouter
une octave au saxophone;
pourtant elle a été
ajoutée...
Au
violon cela s'est passé
la même chose.
D'ailleurs je fais souvent
un parallèle
entre l'histoire du
saxophone et l'histoire
du violon.
L'histoire
du saxophone
ressemble à
celle du violon
L'histoire
du saxophone, en raccourci,
est à peu près
celle du violon.On voit
que les violoneux sont
aussi décriés,
critiqués - au
15ème ainsi qu'au
début du 16ème
siècle - que les
saxophones à
la fin du 19ème.
C'est péjoratif
de jouer du saxophone
en matière de
musique classique et
académique et
l'instrument ne s'introduit
que très tardivement
dans la musique savante,
la musique aristocratique.
Aussi bien le violon
au 16ème siècle
que le saxophone au
milieu du XXème,
et grâce notamment
à des auteurs
comme Jacques Ibert
qui cherchent à
tout prix à rendre
classique un instrument
qui par nature ne l'est
guère. Et puis
par des compositeurs
comme Frank Martin qui
justement exploite le
caractère intrinsèque
de l'instrument pour
exprimer une musique
qui peut guère
l'être par un
autre instrument. Qui
peut parler avec autant
de conviction que le
saxophone dans la ballade
de Frank Martin surtout
dans son dernier tiers.
C'est tout à
fait remarquable.
Jean-Marie
Londeix. Interview
de la RSR 2005 - Musique en mémoire
Frank
Martin (1890-1974)
«Ballade
pour saxophone
et orchestre»
Partition
gratuite
1ère
version:
Martin
Robertson, saxo
alto
Le
London Philharmonic
dirigé
par Matthias
Bamert
Frank
Martin (1890-1974)
«Ballade
pour saxophone
et orchestre»
Partition gratuite
2ème version:
Steven Jordaim, saxophone alto
Orchestre de l'OSR,
Genève salle Ansermet, 5 septembre
1983
Les notes harmoniques
- la 3ème octave
du saxophone
Sigurd
Rascher
(1907–2001)
Video:
«Rhumba»
de Maurice Whitney par
Sigurd
Rascher au saxophone
alto
Sigurd
Manfred Rascher est
un pionnier du saxophone.
En jouant les harmoniques
du saxophone cela lui
permet d'obtenir trois
octaves alors le saxophone
en a normalement que
deux et demi. Cette
exploration des suraigus
ne plaisait pas en France
à Marcel Mule
- autre pionner (rival ?) du saxophone !
L'influence du jazz sur la musique savante
Le
jazz est né dans
des conditions épouvantables
et c'est la plus grande
invention du XXème
siècle. Le jazz
est une musique orale
extrêmement sophistiquée,
car il faut trouver
très vite des
solutions expressives,
des
solutions religieuses,
des solutions sociales
pour pouvoir trouver
une nouvelle cohésion.
Cette sophistication
fulgurante
est un modèle.
Les
compositeurs de tradition
savante ne font qu'amplifier
ce que les gens de traditions
orales ont trouvés.
Le
jazz repose sur des
conventions. On peut
toujours ressourcer,
renouveler une convention.
Les lois et les règles
sont un peu plus figées.Les
points communs, les
paramètres communs
entre la musiques populaires
et la musiques savantes
sont: justesse de l'intonation,
justesse de la pulsation
(pulsation régulière),
vérité
rythmique (identifier
très vite quelles
sont les sources populaires
ou savantes). Le compositeur
ne
doit pas faire qu'imiter
quelque chose de déjà
sophistiqué.
Interview de Christian Lauba
Le Jazz
est une source d'inspiration pour
les compositeurs
RSR - 2005 - Musique en mémoire
Le
compositeur Christian Lauba
Christian
Lauba, compositeur
Christian
Lauba est un compositeur qui a été
découvert au conservatoire de Bordeaux
par le saxophoniste Jean-Marie
Londeix et qui a contribué au développement
du saxophone contemporain.
Interview
de
Jean-Marie
Londeix
RSR - 2005 - Musique en mémoire
Christian
Lauba (né en 1952)
«Devil's
Rag»
pour saxophone et piano
présentation de la pièce par le compositeur
Extraits de «Devil's Rag»
Arnaud Bornkamp,
saxophone alto
Note: Après la bande annonce qui coupe cet extrait
on
peut entendre le final de cette oeuvre
Source
des trois documents audio ci-dessus:
RSR - 2005 - Musique en mémoire